26/08/2008

Partir...

Partir maintenant
Sans se retourner…
Claquer la porte
Jeter la clé !
Marcher…
Sans peur et sans regret
Partir pour respirer
Pour ailleurs…
Ailleurs !
Partir… comme l’oiseau
Qui vole vers les blés.
Partir… courir… oublier…
Effacer tout ce gris
Tout ce passé
Tourner la page…
Marcher dans le soleil
Vers la forêt
Où l’air sera pur
Pour mon cœur fatigué…
Fatigué de comprendre,
D’expliquer, de donner
Fatigué d’attendre
Ce printemps espéré !

J'ai pris une décision ferme et définitive. Lorsque je vais récupérer dans quelques jours des bricoles chez S et R, je vais définitivement couper les ponts. J'ai été trop longtemps utopiste et patiente croyant que le temps arrangerait les choses. Laisser le temps au temps n'a fait que creuser le fossé et m'user. La vie est faite de haut et de bas mais lorsque les personnes n'ont pas un minimum de valeurs communes, rien ne pourra recoller les morceaux. C'est à la fois difficile comme choix et libérateur. Mon coeur est trop usé pour en supporter d'avantage. J'ai décidé de le préserver pour pouvoir enfin vivre pour moi, penser enfin un peu à moi même si c'est aussi un besoin de donner, donner par plaisir, aimer donner ... car le don, c'est :
Vous donnez, mais bien peu quand vous donnez de vos possessions.
C'est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez véritablement.
Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d'en avoir besoin le lendemain ?
Et demain, qu'apportera demain au chien trop prévoyant qui enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu'il suit les pèlerins dans la ville sainte ?
Et qu'est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même ?
La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n'est-elle pas déjà une soif inextinguible ?
Il y a ceux qui donnent peu de l'abondance qu'ils possèdent - et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons.
Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier.
Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie, et leur coffre ne se vide jamais.
Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense.
Et il y a ceux qui donnent dans la douleur, et cette douleur est leur baptême.
Et il y a ceux qui donnent et qui n'en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu.
Ils donnent comme, là bas, le myrte exhale son parfum dans l'espace de la vallée.
Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre.
Il est bon de donner lorsqu'on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on vous le demande point, par compréhension ;
Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même.
Et n'y a-t-il rien que vous voudriez refuser ?
Tout ce que vous possédez, un jour sera donné ;
Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers.
Vous dites souvent : "Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent".
Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages.
Ils donnent de sorte qu'ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr.
Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous.
Et celui qui mérite de boire à l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau.
Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir ?
Et qui êtes-vous pour qu'un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée ?
Veillez d'abord à mériter vous même de pouvoir donner, et d'être un instrument du don.
Car en vérité c'est la vie qui donne à la vie - tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n'êtes rien d'autre qu'un témoin.
Et vous qui recevez - et vous recevez tous - ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car ce serait imposer un joug à vous même, comme à celui qui donne.
Elevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes.
Car trop se soucier de votre dette est douter de sa générosité, qui a la terre bienveillante pour mère, et Dieu pour père.
La raison d'être du don a disparu en moi vis-à-vis de S, R et B. Aussi mon choix est devenu une évidence afin de présever ma propre harmonie car l'hypocrisie n'est pas ma maître. Je déteste l'hypocrisie, cela pompe tant et tant d'énergie...